6 conseils pour parler de suicide avec un proche

Comme proche, on peut aider une personne suicidaire et jouer un rôle déterminant dans son rétablissement. Chacun·e de nous peut devoir agir pour un·e ami·e, un·e parent·e ou un·e collègue.
Toutefois, parler de suicide avec quelqu’un peut être plus facile à dire qu’à faire. On peut avoir envie d’aborder le sujet mais ne pas trouver les mots, se sentir mal à l’aise, démuni ou impuissant, avoir peur de se tromper ou d’être intrusif.
En réalité, parler du suicide avec une personne qui y pense peut faire une grande différence et la soulager d’un poids. Voici quelques conseils pour vous aider à amorcer la discussion.
1. Créez un climat de confiance et essayez de comprendre la personne
Choisissez un moment et un endroit propices pour discuter. La personne aidée se sentira moins seule si vous l’écoutez avec empathie, dans un contexte où la discrétion est de mise pour respecter ses confidences.
Voici ce que vous pouvez faire pour favoriser un climat d’acceptation et de confiance :
- Adopter une attitude chaleureuse
- Ne pas juger la personne et ce qu’elle vit, même si cela peut vous sembler flou ou difficile à comprendre
- Croire la personne et lui communiquer votre appui
- Rester calme
- Garder espoir
2. Restez vous-même
Il n’est pas nécessaire d’être intervenant·e pour aider une personne qui pense au suicide et ainsi faire une différence pour elle. On peut facilement ouvrir le dialogue pour la soutenir, tout en respectant nos limites et la nature de notre relation avec elle.
Inutile de tout savoir ou d’être très intime avec la personne pour parler avec elle. Vous pouvez quand même aborder le sujet et l’aider, avec vos mots, à votre façon.
3. Demandez-lui « Penses-tu au suicide? » et des détails
Souvent, les personnes qui pensent au suicide ne savent pas comment en parler ni avec qui le faire. Le suicide est encore un sujet tabou, et les personnes qui y pensent peuvent craindre d’être stigmatisées.
En posant directement la question à la personne, avec les vrais mots, on ne lui suggère pas l’idée de passer à l’acte, on lui ouvre plutôt une porte pour qu’elle puisse s’exprimer. Si elle pense au suicide, elle se sentira moins seule, et sûrement soulagée de pouvoir se confier sans jugement.
Si elle vous parle de ses idées suicidaires, demandez-lui des détails. Par exemple :
- Depuis quand penses-tu au suicide?
- Est-ce que tu y penses souvent? À quelle fréquence?
- As-tu pensé à un moyen? Si oui, lequel?
- Sais-tu à quel endroit tu le ferais?
- Sais-tu à quel moment tu le ferais?
- Est-ce que tu as le moyen en ta possession? Peut-il être accessible rapidement?
Ces informations vous seront utiles si vous communiquez avec les ressources spécialisées en prévention du suicide. Vous en trouverez plusieurs dans la section Ressources de suicide.ca.
4. Aidez-la à chercher de l’aide
Venir en aide aux personnes qui pensent au suicide et se montrer proactif est essentiel pour briser leur isolement. Vous pouvez faire une grande différence en accompagnant la personne dans ses démarches de demande d’aide.
En effet, les personnes suicidaires n’ont pas toujours le réflexe de demander de l’aide pour elles-mêmes, et ce, pour plusieurs raisons. Elles pourraient avoir de la difficulté à croire que leur situation peut s’améliorer ou qu’une aide professionnelle changerait quelque chose à leur situation.
5. Ne restez pas seul·e avec ces confidences
La personne vous demandera peut-être de garder le secret. Bien sûr, la discrétion est de mise. Toutefois, il est important d’aider la personne à trouver de l’aide et à ne pas rester seule. Cela peut impliquer, pour vous, de dévoiler qu’elle a partagé avec vous des idées suicidaires. La section Aider un proche en difficulté vous aidera à trouver la bonne ressource.
6. Méfiez-vous d’un mieux-être soudain alors que rien n’a été modifié
Cela peut représenter un signe avant-coureur d’un geste suicidaire.
Comme le suicide est rarement un geste spontané, il y a des signes avant-coureurs que l’on peut détecter chez une personne en détresse. C’est le cas pour une soudaine amélioration de l’humeur; cela peut être lié au fait que la personne a planifié son suicide et se sent apaisée d’avoir pris la décision. Vous pouvez découvrir plusieurs autres signes dans la section Reconnaitre les signes de la détresse psychologique et suicidaire.
Pour aller plus loin, visitez notre section Parler du suicide avec un proche.
Le suicide est un phénomène complexe. Parler n’est malheureusement pas une garantie que la personne ne posera pas de geste ou qu’elle ira mieux rapidement. L’entourage d’une personne suicidaire peut jouer un rôle, mais il n’est nullement responsable de son bien-être et de ses actions. Les proches font ce qu’ils peuvent avec les informations qu’ils détiennent.
Rappelez-vous que des intervenant·e·s peuvent vous aider
En cas de besoin, n’hésitez pas à contacter des intervenant·e·s spécialisé·e·s en prévention du suicide. Parler à un·e intervenant·e peut vous permettre de nommer vos inquiétudes par rapport à la personne et de trouver des pistes d’action pour l’accompagner et l’aider. S’il y a une situation d’urgence, l’intervenant·e peut également vous aider à assurer la sécurité immédiate de la personne.
Pour contacter un·e intervenant·e, vous pouvez :
- Clavarder sur suicide.ca
- Texter un·e intervenant·e de suicide.ca au 1 855 957-5353
- Téléphoner au 1 866 APPELLE (277-3553)
Ces services sont offerts 24/7 partout au Québec.