Aider un proche en difficulté
Lorsque l’on s’inquiète pour une personne de son entourage, on peut se sentir démuni et s’interroger sur ce qu’il faut faire ou non pour l’aider.
Faire appel à des services d’aide professionnels
Une personne qui pense au suicide vit un ensemble de difficultés. Il est donc nécessaire qu’une bonne évaluation de sa situation soit réalisée par un professionnel de la santé. Cette évaluation permettra de déterminer les services les plus adaptés aux besoins de la personne.
Voici quelques exemples de services offerts par les professionnels de la santé :
- assurer la sécurité d’une personne suicidaire;
- évaluer le risque d’un passage à l’acte suicidaire;
- aider une personne en crise à retrouver son calme;
- traiter les problèmes de santé mentale;
- aider une personne plongée dans une situation de vie difficile à trouver des solutions à ses problèmes.
Choisir l’aide la plus appropriée à la situation
Déterminer le service d’aide que l’on doit contacter n’est pas toujours évident.
Voici un outil pour vous aider à trouver le service d’aide qui convient le mieux à la situation :
Par exemple :
- elle est en train de faire un geste pouvant mettre sa vie en danger;
- elle vous dit qu’elle va se suicider dans les prochaines heures.
Dans ce cas, vous pouvez :
- appeler le 911;
- amener la personne à l’hôpital si la situation le permet.
Elle vous dit qu’elle pense au suicide, mais rien n’indique qu’elle va passer à l’acte dans les prochaines heures.
Dans ce cas, vous pouvez :
Par exemple :
- elle est agitée (elle crie, hurle, a des mouvements désordonnés ou ne sait plus où donner de la tête);
- elle vit une anxiété envahissante (elle n’arrive plus à penser à autre chose que ce qui lui fait peur);
- elle se replie soudainement sur elle-même (elle s’isole ou refuse de sortir ou de parler à ses proches).
Dans ce cas, vous pouvez :
- appeler un centre de crise;
- appeler Info-Social au 811, option 2, ou communiquer avec un CLSC pour connaître les services qui pourraient être offerts à la personne.
La personne présente des symptômes d’anxiété, de dépression ou de psychose. Par exemple :
- elle fait des attaques de panique, imagine souvent des scénarios catastrophiques ou a peur de sortir de chez elle;
- elle pleure, se sent vide ou est irritable tous les jours;
- elle a perdu ou gagné beaucoup de poids rapidement
- elle a des difficultés de sommeil ou dort beaucoup plus que d’habitude;
- elle entend des voix ou elle voit des choses qui ne sont pas présentes physiquement.
Dans ce cas, vous pouvez :
- appeler Info-Social au 811, option 2, ou communiquer avec un CLSC pour connaître les services qui pourraient être offerts à la personne.
Par exemple :
- elle vit une rupture amoureuse;
- elle vit un deuil difficile;
- elle a des problèmes financiers;
- elle a un problème de dépendance (alcool, drogue, jeux de hasard, etc.);
- elle a des problèmes avec la justice;
- elle vient de recevoir un diagnostic d’une maladie grave.
Dans ce cas, vous pouvez :
- appeler Info-Social au 811, option 2, ou communiquer avec un CLSC pour connaître les services qui pourraient être offerts à la personne.
Comment faire une demande d’aide?
Lorsque l’on contacte des services d’aide professionnels, les intervenants prennent un moment pour évaluer les besoins. Ensuite, ils donnent des conseils permettant de soutenir la personne en détresse.
Voici quelques trucs qui peuvent vous aider à faire une demande auprès d’un service d’aide professionnel :
- au moment de contacter le service, ayez à portée de main du papier et un crayon pour prendre des notes;
- dites clairement votre nom et le lien que vous avez avec la personne pour qui vous appelez;
- expliquez la raison de votre appel en commençant par ce qui vous inquiète;
- indiquez si la personne pense au suicide;
- donnez des détails sur la planification du suicide, si vous en avez;
- donnez des détails sur la situation de la personne;
- indiquez les changements de comportement que vous avez observés;
- répondez le plus précisément possible aux questions qui vous sont posées. Il est normal de ne pas pouvoir répondre à toutes les questions;
- notez les informations que l’intervenant vous donne;
- recontactez le service à tout moment si la situation de la personne a changé ou si vous avez vous-même besoin de soutien.
Comment amener une personne à recevoir de l’aide?
De façon générale, amener une personne à recevoir de l’aide se fait facilement. Cependant, pour différentes raisons, certains individus peuvent refuser d’être aidés.
Voici différents trucs pour encourager une personne réticente à recevoir de l’aide :
- Se rappeler que la colère aide à s’adapter à des situations difficiles.
- On évite de dire à la personne de se calmer : cela peut alimenter sa colère ou la porter à se refermer.
- On lui dit plutôt qu’elle a le droit d’être en colère et qu’on aimerait discuter avec elle.
- Restreindre les droits d’une personne en la gardant à l’hôpital est une mesure d’exception qui s’applique seulement lorsque sa vie est en danger de façon imminente ou lorsque ses actions peuvent mettre la vie de quelqu’un d’autre en danger.
- On dit donc la vérité à la personne, car on ne peut pas lui promettre que ça n’arrivera pas.
- Si la situation de la personne ne cesse de se détériorer et que celle-ci refuse toute l’aide qui lui est offerte, il est possible de demander une ordonnance de garde provisoire en vue d'une évaluation psychiatrique (loi P-38) même si sa vie n’est pas en danger.
- On peut se renseigner auprès d’un CLSC ou d’un centre de crise pour savoir comment demander une telle ordonnance.
- Il faut d’abord prendre le temps de remercier la personne de sa confiance.
- On doit ensuite reconnaître qu’on a des limites et indiquer à la personne qu’il est nécessaire, pour l’aider, de faire appel à des professionnels ainsi qu’à d’autres gens dans son réseau de soutien.
- On vit dans un monde où l’autonomie et la force sont très valorisées. Pour certaines personnes, le fait de demander de l’aide peut représenter un signe de faiblesse ou de dépendance.
- Il faut expliquer à la personne qu’on est là pour elle.
- Pour la convaincre, on peut utiliser l’exemple des soins physiques : lorsque l’on se casse un bras, on va voir le médecin, donc lorsque l’on vit des difficultés psychologiques, on consulte un psychologue.